Voulez-vous béguiner avec nous?

Publié le 2 mars 2008 par Barre à Gauche

Nous avions suggéré, en réponse à certains problèmes sociaux comme l'isolement des personnes âgées et le manque de repères de la jeunesse, une solution à la fois innovante et traditionnelle (si, si, c'est possible :D [1] ) venant droit de nos voisins Belges : le béguinage.

Nous nous étions promis de vous expliquer dans ce blog en quoi consiste ce béguinage mais quelle ne fut pas notre surprise de voir que cette idée que nous pensions originale est désormais reprise par une autre candidate de notre ville...!

Peut-être que ce rapprochement idéologique est un discret appel du pied de Madame Leprêtre-Libert pour rejoindre notre liste au deuxième tour? Nous réservons notre réponse... ;)

En attendant voici les explications promises... après tout, seule l'application des bonnes idées compte, n'est-ce pas?

Le béguinage peut prendre de nombreuses formes, mais selon Pascale Thys, il désigne toute forme d'habitat collectif choisi.

Il ne doit pas être confondu avec les logements sociaux que nous connaissons dans nos quartiers puisque les locataires ont rarement choisi leurs voisins.

Il ne peut pas être confondu avec la colocation traditionnelle puisque, dans le cas du béguinage, chaque personne conserve un espace personnel et indépendant (chambre, appartement ou maison) mais bénéficie d'espaces et de services communs et d'une forte solidarité entre co-habitants.

Les locataires se « choisissent » autour d'un thème commun qui peut être lié à l'intergénérationalité (un bien grand mot pour dire que les vieux et les jeunes peuvent vivre ensemble pour s'entraider), à des difficultés physiques ou à des projets écologiques, artisanaux ou artistiques...

Des modèles
Louvain-la-Neuve; Un témoignage

Liz-les-Lannoy
Le V.E.R.G.E.R.; un exemple de logement groupé autour de l'écologie.

---> Autant d’exemples, autant de variétés. Mais un point commun : le souhait d’être des citoyens actifs en proposant qui un logement social alternatif, qui de la promotion artistique alternative, qui encore de l’écologie pratique ou tout simplement en valorisant les richesses de deux catégories de personnes considérées à priori comme précarisées.

La liste 'Barre à gauche" est partisane de ce type d'habitat et propose même de développer un habitat de type collectif et intergénérationnel en proposant ces logements aussi bien :
- aux étudiants,
- aux personnes à mobilité réduite de tous âges
- et aux personnes âgées...

Que viendrait faire une mairie dans ce type de projet?
Le problème rencontré dans ce genre d'expérience d'habitat collectif c'est que les personnes concernées peuvent difficilement acheter un terrain et construire ce type d'habitat et rares sont les propriétaires prêts à louer leurs maisons à des locataires collectifs...
La mairie pourrait initier la location de ce type de bien immobilier et jouer un rôle important dans le bien-être des colocataires.

Mais il faut bien REALISER que ce projet magnifique demande l'adhésion pleine, entière et surtout consciente des futurs co-habitants. Pas question de ghettoïser de force nos personnes âgées. Pas question de déloger des personnes (ni là, ni à SAMER, :S) mais bien de proposer un local pour les personnes souhaitant vivre dans un béguinage adapté à la ville.

Cependant, Pierre Huvelle qui travaille à Louvain nous met en garde contre une réalisation hâtive :

Le béguinage
est-il un art de vivre ensemble
ou un art d’habiter chez soi sans exclure les autres?
par Pierre Huvelle

NOTRE LISTE VEUT PORTER DES PROJETS NOVATEURS
MAIS NE JETTE PAS DES IDEES EN L'AIR
SANS CONSACRER DE TEMPS A LA RECHERCHE
AFIN D'EVITER DES DEPENSES INUTILES
AU BIEN ETRE DES PORTELOIS...

par C.M. pour Barre à Gauche

[1] En effet, il ne s’agit là que de pratiques ancestrales d’habitat (pour tous les amateurs de sites préhistoriques et autres dont je fais partie) : habiter avec ses voisins et ses vieux parents ne paraît pas à première vue des plus révolutionnaires. Si vous voulez quelque chose de vraiment différent, lisez Van Vogt ou Asimov qui présentent des mondes où les gens vivent totalement seuls dans leur maison, sans jamais en sortir et où les seuls contacts se déroulent sous forme holographique, le contact physique étant devenu intolérable. Là, ce serait vraiment neuf dans notre société ! Ceci dit, à y bien regarder, ces ’ nouveaux modes d’habiter’ sont étrangement différents de ce qui existait, parce qu’ils incarnent la façon moderne de diriger sa vie : le choix. Avant, on ne choisissait pas ses voisins et on habitait avec les grands parents pour le meilleur et pour le pire. Ces nouveaux modes d’habiter ont une différence avec les anciens : l’habitat groupé, collectif, consiste à choisir ses voisins ; l’habitat intergénérationnel, ce n’est pas habiter avec ‘ses’ vieux à soi, mais souvent avec d’autres ‘vieux’ que l’on a choisi. Ceci pose une vraie question sociale : le collectif doit-il toujours être choisi pour être acceptable, tolérable ? Pascale THYS